Dans un contexte économiquement tendu, où le pouvoir d’achat des Français est fortement impacté, le rapport des Français à leur voiture a-t-il évolué ? L’étude IFOP pour Roole* de janvier 2024 sur « Les Français, leur voiture et l’économie de la débrouille » montre que nos compatriotes sont contraints de s’adapter pour faire baisser les coûts. Quant au défi de la transition du secteur vers l’électrique, il paraît difficile à relever alors que plus d’un automobiliste sur deux envisage de garder sa voiture thermique en 2024.
Des français très dépendants de leur voiture
Ainsi, les Français apparaissent fortement dépendants de leur voiture dans leur quotidien, que ce soit pour satisfaire leurs besoins fondamentaux, leurs besoins professionnels ou encore leurs besoins de socialisation (source : Ifop-Roole).
Une forte dépendance à la voiture qui est majoritaire partout en France, mais nettement plus marquée à mesure que l’on s’éloigne des centres urbains. 90% des habitants des communes rurales sont ainsi dépendants de leur voiture pour rendre visite à des proches, contre 66% dans l’agglomération parisienne.
Une majorité d’automobilistes compte garder sa voiture thermique en 2024 mais en limitant son usage. La transition vers l’électrique ne semble pas être la priorité pour les Français. Seule une minorité (19%) envisage d’investir dans un véhicule hybride ou électrique.
De nouveaux usages plebiscités
Pour réduire la facture, les automobilistes sont obligés d’explorer de nouveaux moyens :
- 65% des Français évitent de prendre l’autoroute
- 49% ont revu leur contrat d’assurance à la baisse
- 31% envisagent de prendre des passagers en co-voiturage pour de longs trajets
- 24% pourraient apposer de la publicité sur leur voiture (source : Ifop-Roole).
Notamment chez les jeunes et dans les milieux populaires, les pièces de rechange d’occasion pour limiter le coût d’entretien du véhicule fait partie d’une nouvelle demande. Ainsi que se rendre dans un garage associatif ou solidaire concerne 37% des personnes interrogées dans l’enquête. Enfin, un français sur quatre pense à installer un boîtier ou un kit permettant de rouler au bio-éthanol.
Co-voiturage et éco-conduite pour réduire ses coûts
Bien que les Français envisagent le co-voiturage, ils sont aujourd’hui une minorité à le pratiquer en tant que conducteur. Cette pratique est davantage privilégiée par les jeunes que par les 65 ans et plus. Les motivations financières (33%) arrivent en tête, devant les convictions écologiques (18%).
L’éco-conduite est quant à elle massivement pratiquée par les Français, dont une majorité la pratique régulièrement. Encore une fois, d’abord pour des raisons économiques (44%), loin devant les convictions écologiques (15%).
Globalement, les automobilistes se sentent mal informés sur les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics pour accompagner la transition écologique : 58% se disent mal informés sur les zones à faibles émissions (ZFE) ; 56% sur les primes à la conversion ; 54% sur le bonus-malus écologique.
*Méthodologie du sondage : Enquête IFOP pour Roole menée auprès d’un échantillon de 2 232 personnes, représentatif de la population française, âgées de 18 ans et plus, incluant 2 002 personnes possédant au moins une voiture. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 12 janvier 2024.