La filière de la carrosserie-peinture a longtemps été considérée comme un domaine réservé aux hommes. Grâce à leur détermination et leurs compétences, davantage de femmes en carrosserie ont réussi à se faire une place légitime tant en atelier que dans les gouvernances de réseaux.
La féminisation progresse à tous les niveaux
Les jeunes qui se forment à un métier de la carrosserie- peinture représentent 22 % des effectifs en formation de la branche. Alors même que ces métiers demeurent très masculins, le nombre de filles progresse dans ces formations (+ 36 % à la rentrée 2022/2023) et représentent 5 % des effectifs (observatoire ANFA-mai 23).
Pascale Boulinguier, secrétaire générale de la chambre syndicale de la carrosserie secteur grand Sud Ouest, encourage l’arrivée des femmes en carrosserie. « Les femmes avancent plus vite, car elles ont plus de chose à prouver. Cela a pour conséquence de challenger les équipes ». Quant à Dominique Petro, responsable formation et emploi au sein de la Fédération Française de Carrosserie, elle assène : « les femmes ont tout à apporter : plus de dextérité, de créativité, de patience. Aujourd’hui, il n’y a rien qui les empêche de faire ce métier. Elles ont leur place ».
Selon le baromètre 2023 de la féminisation des instances dirigeantes dans l’auto, établi par Wave-Ethics & Boards, la France se situe au-dessus de la moyenne européenne. Dans le cadre des Comex/Codir, le taux de présence est passé de 13 % en 2015 à 19,7 % en 2023.
Et bonne nouvelle, au sein de la FRCI, trois directrices sont depuis cette année à la tête des réseaux AD (Catherine Duyck), Acoat Selected et Axial. Pour sa part, Anne Dudoit, d’Acoat Selected, déclare que « les femmes apportent une vision différente de la carrosserie et n’hésite pas à sortir des sentiers battus« . Chez Axial, Adeline Bourdon a une parfaite connaissance du marché de la réparation-collision puisqu’elle préside depuis 2010 la carrosserie familiale. Elle reconnaît dans le podcast CHOC que « l’image de la profession est encore très masculine car victime de préjugés persistants liés aux conditions de travail« .
Des idées reçues encore à combattre
Malgré une évolution technologique de l’ensemble des véhicules, la filière pâtit encore d’un manque de visibilité et d’attrait. Les jeunes générations ne se dirigent pas ou peu vers ces métiers manuels qui restent, dans l’imaginaire collectif, physiques et pas très bien payés.
Et pourtant, l’utilisation de matériaux légers, la digitalisation des réparations et l’électrification des véhicules révolutionnent l’activité. Il est essentiel de continuer à encourager leur participation, en créant des opportunités équitables et en valorisant leurs contributions. L’activité de carrosserie-peinture se réinvente et les conditions sont réunies pour accueillir les talents féminins ! Et CHOC en est le témoin dans ses reportages vidéos et podcasts dédiés aux femmes.